MÉDAILLE DE L’ARMÉE DES VOSGES

MÉDAILLE ASSOCIATIVE NON OFFICIELLE

 

 

- 28 janvier 1871 -

 

 

 

Ricciotti GARIBALDI

 

 

HISTORIQUE

 

 

En vue de récompenser les brillants soldats francs-tireurs de la quatrième brigade de l’armée des Vosges et, particulièrement, de commémorer la prise du drapeau du 61e poméranien ( un régiment prussien ), une commission nommée par des Lyonnaises décidait d'offrir une médaille-insigne constitué d'une étoile.

Cette armée des Vosges était forte de 10 000 hommes environ, répartis en quatre brigades, dont la 4e était placée sous les ordres de Ricciotti Garibaldi, fils de Giuseppe Garibaldi ( l’un des artisans de l’unité italienne ). Cette brigade s'illustra lors de nombreuses batailles, dont celles menées victorieusement durant trois journées à Dijon, ce qui empêcha l'invasion prussienne de gagner le Midi de la France en traversant la Bourgogne.

Cette armée des Vosges était composée d'une agglomération de corps irréguliers :
– La 1re brigade, aux ordres du général Bossak Hauké, était composée : 1er bataillon des mobiles des Alpes-Maritimes ( 775 hommes ), commandés par M. Bruneau ; Francs-tireurs de l'Égalité de Marseille ; Volontaires du Rhône ; Éclaireurs du Gray ; Éclaireurs égyptiens ; Francs-tireurs du Sud ; 42e régiment de marche ( Aveyron ).
– La 2e brigade, aux ordres du commandant Delpech, était composée : 1er et 2e bataillons de l'Égalité ; Guérillas de Marseille ; Guérillas de l'Orient ; Éclaireurs corses ; 1er bataillon de garde-mobile.
– La 3e brigade, aux ordres de Menotti Garibaldi, était composée : 2e bataillon de garde-mobile des Alpes-Maritimes ( 750 hommes ), commandés par M. Guide ; bataillon des Basses-Alpes ; Francs-tireurs de Colmar, commandés par M. Eudeline ; corps franc d'Afrique ; légions de volontaires italiens, commandées par MM. Tanara et Revelli ; bataillon des Basses-Pyrénées ; Chasseurs des Alpes-Maritimes ; Francs-tireurs de la Franche-Comté.
– La 4e brigade, aux ordres du commandant Ricciotti Garibaldi, était composée : Francs-tireurs de la Croix de Nice, commandés par M. Comba ; bataillon Nicolaï ; Éclaireurs de l'Allier ; Chasseurs de la Savoie ; Chasseurs du Havre ; Francs-tireurs de l'Aveyron ; Chasseurs du Dauphiné ; Éclaireurs du Doubs ; Francs-tireurs de la Côte-d'Or ; Francs-tireurs de Dôle ; Chasseurs du Mont-Blanc ; Francs-tireurs de Toulouse ; Francs-tireurs des Vosges ; 1re compagnie du Gers ; Chasseurs de la Loire.

L'on trouvait également quelques corps isolés qui complétèrent au fil du temps cet ensemble disparate : Francs-tireurs de la Mort ; compagnie de la Revanche ; bataillon des Enfants perdus de Paris ; Carabiniers de Gênes ; compagnie Espagnole ; compagnie Franco-Montévidéenne ; Francs-tireurs de Lamarche, commandés par une femme, Mlle Antoinette Lix.

La guerre finie, lorsque la 4e brigade fut dissoute à Châlons-sur-Saône, les brevets et les étoiles-insignes, que le Comité des Dames Lyonnaises avait destinés aux survivants, n'étant pas encore prêts, il fut décidé que, ultérieurement, l'envoi en serait fait à chaque chef de compagnie et que la distribution aux ayant-droits s'effectuerait par leurs soins. En avril 1894, à Dijon, lors de la célébration du 25e anniversaire des trois batailles des 21, 22 et 23 janvier 1871, les survivants de l'armée des Vosges fondèrent un « Comité des survivants de la 4e brigade et Armée des Vosges ». Deux articles des statuts de ce comité mentionnaient explicitement la médaille souvenir :
« Art. 5. — De retrouver les soldats de la 4e brigade afin de leur distribuer le diplôme de la médaille-insigne décernée pour leurs faits d'armes de Châtillon-sur-Seine, Talant, Pasques, Autun, Crépand, Messigny et Pouilly-les-Dijon en 1870-71. »
« Art. 15. — Les sociétés qui auront aidé à accomplir le 25e anniversaire et les cérémonies suivantes seront nommées membres d'honneur ; la médaille-insigne sera donnée à leur drapeau, et l'insigne d'honneur à Messieurs les Présidents. »
A l'occasion de cette réunion anniversaire, quelques-uns des compagnons d'armes de la 4e brigade manifestèrent leur regret de ne plus posséder l'insigne commémoratif de la prise du drapeau, offert par les Dames Lyonnaises. La matrice de Lyon ayant été détruite, se posa alors la question de savoir si il fallait en réaliser une nouvelle pour effectuer un nouveau tirage de quelques médailles seulement. Le prix en serait revenu à plus de quarante francs pièce. Désirant cependant donner satisfaction à la demande des compagnons d'armes, il fut décidé de commander à un bijoutier de Nice un certain nombre d'insignes en métal doux avec le ruban, reproduction exacte de ceux qui avaient été distribués en 1871.

Les titulaires de cette décoration commémorative reçurent une attestation de port.

Le siècle suivant, en 1914, le général italien Ricciotti Garibaldi créera une légion Garibaldienne, placée au service de la France durant la Grande guerre.

Source : Un grand nombre des informations présentées ci-dessus sont extraites du livre « Souvenirs de la campagne de France 1870-71 par Ricciotti Garibaldi » - Imprimerie des Alpes-Maritimes - 1899.

 

 

M. Victor Curtat arborant la médaille-insigne.
Il est le franc-tireur qui récupéra, le 23 janvier 1871,
lors du combat dans l'usine Bargy située près de Dijon, le drapeau prussien.

 

 

BÉNÉFICIAIRES

 

 

La médaille de l’armée des Vosges récompensait les soldats francs-tireurs, de diverses nationalités, de la 4e brigade de l'armée des Vosges.

 

 

 

CARACTÉRISTIQUES

 

 

RUBAN

 

 

Rouge moiré, traversé par deux raies verticales vertes.

 

 

INSIGNE

 

 

En forme d’étoile à cinq branches pommetées, en maillechort.

Sur l’avers    : les noms de sept combats  CHATILLON, POUILLY, BAIGNEUX,
                      CREPANT, AUTUN, DIJON  et  MESSIGNY.

Sur le revers : la légende  REPUBLIQUE  FRANÇAISE  et l’inscription
                      4  BRIGADE  ARMEE  DES  VOSGES  1870 -1871.

La bélière était formée par les initiales entrelacées  R.G., celles de Ricciotti Garibaldi, le commandant de la quatrième brigade.

 

 

 

 

 


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